Semaine des As

Basket - As - Toulon se met en avant

La Semaine des As débute jeudi à Toulon, hôte de l'événement pour la première fois. Coïncidence ou pas, ce sera aussi une première pour le HTV, qui n'avait encore jamais obtenu son billet pour l'épreuve. Une occasion en or pour le club varois de mettre en lumière le basket, masqué dans la région par le rugby.

Depuis le passage à la trappe d'Antibes, dont la chute s'est poursuivie en N1, Hyères-Toulon a des allures de dernier bastion sudiste de l'élite. Le club fait de la résistance, avec des moyens limités, et veut tirer profit de la Semaine des As pour s'offrir «un coup de projecteur», dixit Fabrice Veyrat, son président, jeudi dans L'Equipe. Car l'environnement du HTV, en premier lieu géographique, ne rend pas facile le travail de la direction. Il faut pouvoir capter une partie de la lumière qu'attire le RC Toulon, ogre sportif de la région et de la ProD2 de rugby. C'était d'ailleurs l'un des points essentiels du dossier de candidature des Varois : «On a inversé la tendance en évoquant l'obligation de maintenir le basket dans le Sud», explique Fabrice Veyrat, qui a pour objectif de «montrer aux politiques, aux collectivités que le basket peut exister ici». «Ici», une notion encore vague pour le HTV, qui alterne toujours ses matches à domicile entre l'Espace 3000 à Hyères, et le Palais des Sports à Toulon.

Un recrutement judicieux
L'enceinte toulonnaise, quasiment neuve et d'une capacité de près de 4 400 places, symbolise l'avancée du 8e de Pro A. Les Varois n'avaient d'ailleurs jamais atteint un si bon classement, surtout à mi-parcours. Un renouveau sportif expliqué par de bonnes prestations à domicile (deux défaites en huit matches), et issu de la science d'Alain Weisz. «Après plusieurs années à flirter avec la zone rouge, je voulais mettre la barre haut, inclure de l'ambition, raconte l'ancien sélectionneur de l'équipe de France. S'il y a une équipe de niveau moyen qui mérite d'y être, c'est bien nous». Pour mener à bien sa mission, l'entraîneur veut dès son arrivée faire venir trois recrues de choix : Sean Colson, devenu meilleur joueur de la Ligue, Tony Williams, et Vincent Masingue. À ce dernier incombe le rôle de capitaine. Logique, tant le pivot de 31 ans apporte son expérience au groupe.

Meilleur rebondeur de Pro A, Masingue est l'un des rares Varois à connaître le piment de la Semaine des As. L'ancien Nancéien a pris part à toutes les éditions, s'adjugeant celle de 2005 avec le SLUC. Un élément fort du club et du championnat, qui peut pourtant se balader sans avoir à signer d'autographes. «C'est sûr, à Toulon on ne me reconnaît pas quand je marche dans les rues, confie Masingue à L'Equipe. C'est un peu artificiel, difficile. La Semaine des As doit servir à sensibiliser les gens à une culture basket qu'ils n'ont pas». Son président renchérit : «On a un certain soutien, mais il manque une vraie prise de conscience». Des administrations, du public, mais pas... des adversaires. «Le regard des autres clubs a changé, estime Weisz. On nous respecte plus. D'ailleurs, il n'y a pas un match où nous sommes arrivés en victimes». Le HTV joue les chasseurs, cette saison. Et ce week-end, il aimerait bien attraper de belles proies.