Marion Jones, à la sortie d'un tribunal new-yorkais, le 05 octobre 2007
L'athlète américaine Marion Jones, triple championne olympique en 2000 à Sydney, a reconnu vendredi devant un tribunal new-yorkais s'être dopée et a annoncé dans la foulée sa retraite sportive.
La sprinteuse de 31 ans, soupçonnée de dopage depuis des années, a reconnu -après un long déni- avoir pris des stéroïdes, de la THG produite par le laboratoire Balco, entre le mois de septembre 2000 et juillet 2001.
Jusqu'à présent unanimement reconnue pour son talent sur 100 m, 200 m, 400 m et même à la longueur, Marion Jones risque une peine maximum de 10 ans de prison et 250.000 dollars (177.233 euros) d'amende.
La quintuple championne du monde sera fixée le 11 janvier sur sa peine, qui pourrait être de six mois selon certains accords passés entre l'athlète et le procureur.
Jones, mère d'un petit garçon né en juin 2003, pourrait aussi perdre ses 5 médailles olympiques, dont trois en or.
"En septembre 2000, avant les JO de Sydney, Graham (son entraîneur, ndlr) a commencé à me fournir une substance qu'il m'a dit être une graine de lin. J'ai pris cette substance jusqu'en juillet 2001", a expliqué Jones au juge.
"En novembre 2003, j'ai réalisé qu'il s'agissait de produits dopants", a-t-elle ajouté en annonçant dans la foulée sa retraite des pistes, qu'elle n'a plus foulées depuis juillet 2006 à Lausanne.
Depuis l'annonce du contrôle positif lors des JO-2000 de son mari CJ Hunter, le lanceur de poids dont elle s'est séparée en 2001, les soupçons s'étaient accumulés autour de la sprinteuse, qui dominait ses rivales depuis 1997.
A l'automne 2003, les accusations s'étaient faites plus insistantes lorsque son nom et celui de son compagnon Tim Montgomery, alors détenteur du record du monde du 100 m, avaient circulé dans l'Affaire Balco, le laboratoire californien coupable d'avoir fourni des produits dopants à de nombreux athlètes.
Mais en l'absence de contrôle positif ou d'aveux et malgré des accusations, de Hunter et du patron de Balco Victor Conte notamment, la jeune femme, originaire de Bélize, avait toujours été considérée comme une "athlète propre".
Du moins officiellement car en coulisses les gens ne croyaient pas vraiment en son innocence. A l'image des organisateurs des réunions européennes qui ont décidé de la boycotter en 2005.
"C'est avec une grande honte que je peux dire devant vous que j'ai trahi votre confiance", a déclaré Marion Jones, à la sortie du Tribunal de White Plains, dans la banlieue de New York.
"Je quitte l'athlétisme que j'ai adoré profondément", a-t-elle indiqué en pleurs.
"J'ai admis être coupable de deux fausses déclarations à des agents fédéraux. C'était d'une bêtise incroyable de faire cela. Et je suis pleinement responsable de mes actions. Personne d'autre que moi n'est à blâmer pour ce que j'ai fait" et "j'ai été malhonnête", a ajouté l'athlète, vêtue d'un costume noir et d'une chemise rose.
Le dossier Jones, un des nombreux athlètes "tombés" dans l'affaire Balco, s'est accéléré jeudi avec les révélations du Washington Post. Le quotidien avait révélé que Jones avait envoyé une lettre à ses amis et à sa famille, avouant la prise de produit dopant.
Dans ce courrier, la sportive avait reconnu avoir pris des stéroïdes, pendant deux ans avant les JO de Sydney, dates qui entrent en contradiction avec ses déclarations au juge ce vendredi.
Source: WHITE PLAINS (AFP)